dimanche 31 octobre 2010

Bergeron prépare le terrain

Un petit coup de théâtre cette fin de semaine: Richard Bergeron, responsable de l'urbanisme au comité exécutif de la Ville de Montréal, et chef de la troisième opposition à l'hôtel de Ville, annonce qu'il démissionnera du comité exécutif si le nouveau projet Turcot ne rencontre pas les "exigences minimales" posées par la Ville le printemps dernier.

Cela est un geste habile de politicien.  Richard Bergeron se positionne, pour faire en sorte que quelle que soit l'issue du dossier controversé, il sortira gagnant.

Si le projet (dont l'annonce doit venir sous peu) est acceptable (aux yeux de la Ville), ce serait grâce à la sortie spectaculaire de Bergeron.

Si le projet n'est pas favorable, ça lui donnera une porte de sortie honorable (voire héroïque) d'une situation intenable qui nuit à son parti et à ses propres prospects futurs pour devenir maire.  Sa présence sur le comité exécutif est une contradiction dont il doit constamment se justifier (sans jamais parvenir à le faire d'une façon satisfaisante).  Appelé à voter en solidarité avec le comité exécutif, il se trouve constamment à l'encontre de son propre parti.  Les électeurs, là-dans, ne comprennent plus rien...

Surtout, une claquage de porte spectaculaire permettra de passer sous silence le cuisant échec de la propre stratégie de négociation de Bergeron avec le MTQ: en huis clos, sans jamais dévoiler le contenu des pour-parlers, éviter "l'affrontement sur la place publique" qui aurait permis de bâtir une meilleure rapport de forces...Le projet "alternatif" de la Ville a été pondu de la même façon, en secret, ce qui a beaucoup contribué à sa "flop" lorsqu'il a été rendu public.

On verra bientôt, mais j'ai bien l'impression que le dossier Turcot deviendra l'exemple classique du détournement et de la récupération politique d'un dossier qui avait pour origine la mobilisation populaire, et cela, aux dépens de la communauté qui a tant lutté contre le mauvais projet du MTQ, le Sud-Ouest de Montréal.

3 commentaires:

  1. Je ne sais pas si je suis d'accord avec cette analyse. Je crois effectivement que la mobilisation contre Turcot vient de la base et qu'elle s'est ensuite transposée sur la scène politique (élections de membres de la coalition au Conseil de Ville). C'est clairement un mouvement "bottom-up". Ceci dit, il existe maintenant une dynamique particulière entre les citoyens et le politique. Par contre, cette dynamique reste, à mon avis, positive pour notre cause.
    Personnellement, je crois que Turcot doit rester (ou redevenir) un mouvement citoyen parce que la politisation du projet une fois annoncée pourrait nuire aux citoyens (le pouvoir ne veut pas reculer pour des raisons politiques plutôt que techniques ou financières).
    Le travail des élus doit être plus général: Il faut s'attaquer au MTQ, détruire cette machine ignoble. Les élus de Montréal doivent exiger un bureau de projet montréalais mixte (MTQ-Ville) pour TOUS les projets qui touchent l'île. Cette division du MTQ devrait inclure des spécialistes du monde urbain qui amèneraient un angle différent sur le projet (pas seulement l'aspect technique).
    Bref, la job de Richard Bergeron, de Sophie Thiébaut, de Benoit Dorais ou de Luc Ferrandez, c'est de faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais.

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  2. Pas d'accord, p'en toute. J'ai lu le 'livre noir sur l'auto' et j'ai déjà eu la chance de jaser avec Bergeron à plusieures reprises: c'est un mec qui comprend très bien qui l'auto détruit le tissu urbain d'une ville. Il l'en a fait sa mission personelle de ralentir la croissance de l'automobile à MTL.

    Pour dire qu'il fait tous ce qu'il a fait dans sa courte carrière de politicien municipale juste pour s'emparer au pouvoir, c'est de la cynisme inouïe. Richard Martineau ne pourrait pas faire mieux.

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  3. Selon Larousse: "Cynique - qui avoue avec insolence, et en la considérant comme naturelle, une conduite contraire aux conventions sociales, aux règles morales."

    Ce sera très difficile de me convaincre que les politiciens ne cherchent pas à prendre le pouvoir. Est-ce cela du cynisme, à la Martineau? En tout cas, dans mon cas, c'est biens moins rentable!

    Et comment qualifie-t-on des commentaires faits par du personnel rémunéré du parti politique objet des critiques sur des blogs? Des commentaires faits sous le couvert de l'anonymat et qui laissent entendre qu'ils viennent d'un simple citoyen?

    Ce manque de transparence, Est-ce cela du cynisme, ou de la lâcheté?

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