mardi 10 novembre 2009

Vive le Sud-Ouest!


Voici ma réaction (très personnelle et peut-être trop enthousiaste) à la publication du rapport du BAPE sur le projet Turcot.  Ici, je parle d’une « victoire ».  Soyons clairs : nous sommes encore loin de la coupe aux lèvres concernant la position du gouvernement sur le projet.  Charest pourrait, malgré les recommandations du BAPE (et l’opposition presque unanime du milieu politique, communautaire et citoyen montréalais), aller de l’avant avec ce projet nuisible.  Pour moi, la victoire se trouve dans le reflet - à travers le rapport du BAPE - de l’articulation collective des besoins d’une communauté entière.  Une communauté qui trouve sa voix.  Pourtant, dans le rapport du BAPE, on ne parle pas d’une seule voix – on trouve, plutôt, des multiples voix qui reflètent la richesse et la diversité de notre quartier, et qui se rencontrent, tissées ensemble, en-dessous du béton, dans une toile de solidarité…Chaque fois que les gens réussissent à faire valoir leurs voix ainsi, on peut parler d’une victoire…Espérons que bientôt on pourra parler des victoires plus définitives.


À partir d’aujourd’hui, nous pouvons dire (moi-même j’ai l’intention de le dire très fort) que ce n’est plus exclusivement le quartier Pointe St-Charles qui soit capable de se mobiliser et remettre en cause un méga-projet à saveur néo-libérale qui menace ses citoyens.

St-Henri (et Côte St-Paul) ont su se tenir debout.  Face à cela, souhaitons que l’État n’aurait pas le choix que de reculer. 

Oui, c’est possible.  (Ce n’est pas simplement une aberration Pointe St-Charlienne) les citoyens, avec les groupes communautaires, et les élus qui sont assez courageux pour les appuyer (ils existent, parfois), peuvent se mettent ensemble pour faire valoir leurs droits.

Le projet Turcot est nuisible pour la population locale, c’est trop évident.  Mais la population locale méritent-il de passer devant les impératifs de l’économie de libre marché et du transport individuel?

Voilà la question posée par ce projet.

Moi, je connais ma réponse.  Parce que c’est ma famille, mes voisins, et mon quartier qui sont en jeu.

Et je suis une, parmi des centaines (on voit certains de leurs noms dans le rapport du BAPE, c’est inspirant), des personnes qui se sont impliqué, à un moment ou un autre, dans cette lutte pour la survie d’un quartier central de Montréal.

Il n’y a pas une personne, ou un groupe de personnes, qui mérite plus d’accolades qu’un autre.

Cette victoire (que le BAPE publie un rapport si dévastateur sur le projet Turcot), on l’a gagné ensemble.  Chaque personne qui a fait le moindre geste est aussi importante que celle qui était là depuis le début.  C’est la force de notre effort collectif qui fait la différence.

Je l’ai senti le 27 mai 2008, à l’assemblée constitutive du mouvement Mobilisation Turcot au Centre Gadbois, parmi une foule de 350 personnes.

Je l’ai senti, cette soirée-là, lorsqu’un des intervenants a dit : « Je crois que ce projet sera modifié.  Pas parce que le Ministère des Transports Québec est de bonne foi.  Mais parce qu’il y a ici, ce soir, assez de monde qui tiennent à cœur leur quartier, qui sont prêts à s’impliquer, que le Ministère des Transport n’aurait pas le choix que de modifier son projet. »

Ce n’était pas de la prophétie, entendez-le bien, ce n’était qu’un constat de faits.

J'ai écrit, à la ministre des transports Julie Boulet, dans une lettre ouverte publiée dans la Presse (oui, j'en suis fier, le 4 juin 2008) : « En conclusion, j’ai peut-être une mauvaise nouvelle pour vous.  Je sais que vous être pharmacienne de profession, mais je regrette de vous informer que la pilule que vous nous prescrivez, nous ne l’avalerons pas (même avec une cuillerée de discours sucré de politicienne).  Les citoyens de nos quartiers sont éveillés.  Nous étions près de 400, le mardi 27 mai, à assister à une assemblée publique pour lancer la mobilisation contre votre projet et réclamer un nouveau projet, un projet qui respectera les besoins, la santé et la qualité de vie de la population locale.  Et je peux vous dire que je n’étais pas le seul à sentir que ce n’était qu’un début.»

Oui, c’est possible…Maintenant on retourne au boulot.  Que ce ne soit qu’un début!

Vive le Sud-Ouest!

2 commentaires:

  1. Très inspirant et motivant de te lire, comme toujours...et non, on ne lâche pas !! Patricia

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  2. C'est plutôt toi qui m'inspire avec ton texte, Patricia, et publié dans le Devoir (http://www.ledevoir.com/2009/11/12/276729.html) en plus.
    Bravo!

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